COUPE DE L'AMERICA ACTE 5: ALLINGHI PREND LE DESSUS ET MENE 3 A 2.

Publié le par E.ANDRE

Une fois de plus le Defender Alinghi et le Challenger Emirates Team New Zealand nous ont offert du beau spectacle dans ce 32e America's Cup Match. Les deux équipes se sont livré un véritable combat de boxe sur un ring agité où la brise thermique atteignait par endroits les 18 nœuds. Après un premier bord de portant incroyable, marqué par les problèmes de spi du bateau néo-zélandais, certains voyaient déjà l'équipage de Dean Barker vaincu par K.O. Mais si Alinghi remporte cette cinquième manche avec une maîtrise impeccable, Emirates Team New Zealand démontre une pugnacité à toute épreuve en revenant plusieurs fois dans le tableau arrière des Suisses. Même menés au score, les Kiwis paraissent bien décidés à ne pas relâcher la pression sur le Defender.
 
MATCH 5 : Alinghi bat Emirates Team New Zealand. Delta 0:19
 
Dès le pré-départ, la rencontre est tendue. Dean Barker, à la barre de NZL 92, prend en chasse Alinghi en se plaçant sous son vent pour l'empêcher d'empanner. Mais Ed Baird ne cède pas et les deux Class America partent s'aventurer parmi les bateaux spectateurs. SUI 100 en profite pour empanner et se replacer tribord. La situation est donc inversée. Le chasseur devient chassé et Alinghi prend l'avantage. La bagarre est très serrée entre le Defender et le Challenger, mais c'est finalement Emirates Team New Zealand qui s'élance en tête sur la ligne de départ, tribord amures, tandis qu'Alinghi est contraint de virer bâbord et part en retard.
 
Après un long bord de 15 minutes sur la droite du parcours, les Suisses reviennent à égalité des Kiwis puis prennent l'avantage. Mais les 'Blacks' trouvent eux aussi une légère bascule favorable et pointent de nouveau leur étrave en tête. La première bouée au vent est finalement néo-zélandaise, de 12 secondes. Dans une position d'attaque traditionnelle au portant, SUI 100 se glisse sous NZL 92 pour perturber le vent du bateau Challenger. Mais alors que les Suisses grignotent mètre par mètre, le spi kiwi dévoile un accroc. L'équipage se prépare à changer de spi dans une manœuvre de "peeling", mais c'est le choc. Le voile rouge explose. En quelques secondes, les Néo-zélandais envoie le deuxième spi, mais ce dernier ne se gonfle pas correctement. Envoi d'un troisième spi. Et cocotier ! Scénario digne d'un cauchemar pour les hommes de Grant Dalton. Alors que le troisième spi finit par se gonfler, le second flotte toujours en drapeau en tête de mât. L'équipage est contraint de sacrifier sa drisse et d'envoyer la voile à l'eau.
 
Les Suisses n'en demandaient pas tant. Suite aux péripéties néo-zélandaises, ils sont maintenant en tête de la course avec 170 mètres d'avance. SUI 100 choisit alors le côté droit de la porte sous le vent, tandis que NZL 92 prend la gauche. L'écart à cette seconde marque est de 26 secondes. Rien n'est joué. Dans le deuxième près, les deux équipes entament une bataille de virements de bord assez espacés au centre du parcours. Le vent monte et atteint maintenant les 16-17 nœuds. Les Class America tapent dans une mer courte et cassante. Les équipiers d'avant se font rincer dans les manœuvres. A chaque croisement, Alinghi vire et repousse son adversaire sur la gauche. Et à chaque croisement, les Kiwis gagnent du terrain. Mais Alinghi décide finalement de poursuivre son bord bâbord et y trouve son bonheur. Une bascule à droite qui lui permet de creuser de nouveau l'écart à 100m. A la troisième et dernière marque, le delta est de 24 secondes.
 
Mais les Kiwis sont tenaces. Au milieu du dernier portant, ils reviennent à moins de 50 mètres des Suisses après une série d'empannages. Ils ne parviendront pas à menacer d'avantage le Defender, qui s'impose avec une avance de 19 secondes sur la ligne d'arrivée. Toutefois, en ayant repris 5 secondes sur Alinghi dans ce dernier bord, Emirates Team New Zealand surprend. En dépit de son spi symétrique, face à l'asymétrique de SUI 100, NZL 92 montre dans la brise un beau potentiel au portant. Une allure qui semblait jusqu'ici favorable à Alinghi… La sixième manche, qui devrait se courir demain dans des conditions similaires de brise thermique, promet d'ores et déjà une belle bagarre.
 
Flavie Moloney

Publié dans SPORT.

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