DRAME D'ALLINGES:APPEL A TEMOINS POUR RETROUVER LE CONDUCTEUR D'UN 4X4

Publié le par E.ANDRE

Par Mie KOHIYAMA AFP - il y a 1 heure 21 minutes

MARGENCEL (AFP) - Les gendarmes, chargés de l'enquête sur la collision mortelle entre un TER et un car scolaire le 2 juin à Allinges (Haute-Savoie), ont lancé vendredi un appel à témoins pour retrouver le conducteur d'un "véhicule à forte capacité, genre 4x4" qui arrivait en face du bus au moment de l'accident.


"Nous recherchons le conducteur d'un véhicule à forte capacité, genre 4x4", que le chauffeur du bus, mis en examen et écroué, affirme avoir vu arriver en face, au moment où il franchissait le passage à niveau, théâtre de l'accident mortel, a indiqué à l'AFP le commandant de groupement de la gendarmerie de Haute-Savoie, le colonel Olivier Kim.

La gendarmerie invite également toute personne qui aurait été témoin de l'accident à se manifester auprès des enquêteurs en appelant au 04 50 09 47 22, le centre opérationnel du groupement de la gendarmerie de Haute-Savoie, qui les mettra en relation avec la cellule d'enquête.

De son côté, l'avocat du chauffeur, Me Adrien-Charles Dana, a déclaré que son client avait bien vu "un 4x4 qui arrivait en face", confirmant les propos parus dans une interview au Figaro vendredi.

"On n'a pas tous les détails. On ne sait pas s'il a modifié la trajectoire ou la vitesse du bus", a déclaré à l'AFP, Me Dana.

"Ce 4x4 est un élément ou un indice", a ajouté l'avocat, qui dit avoir reçu plusieurs coups de téléphone de routiers souhaitant témoigner.

Agé de 49 ans, le conducteur du car a été mis en examen et écroué mercredi pour "homicides et blessures involontaires par manquement à une obligation de prudence et de sécurité imposée par la loi", en l'espèce de ne pas avoir respecté les feux clignotants annonçant l'arrivée du train, ce qu'il dément.

Plus de 4.000 personnes avaient rendu hommage jeudi à Margencel aux collégiens, lors d'une cérémonie empreinte de tristesse et de dignité.

"Nous disons ensemble un dernier adieu à Yannis, Thimothée, Léa, Natacha, Tom, Benoît et Fanny", les prénoms des sept collégiens décédés, âgés de 11 à 13 ans, a déclaré l'évêque d'Annecy, Yves Boivineau, qui présidait la cérémonie en présence du Premier ministre François Fillon et du président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

"Nous avons du mal à comprendre, Seigneur, qu'on puisse mourir si jeune", a-t-il dit lors d'un hommage commun aux sept défunts, à la demande des familles, qui se déroulait dans le gymnase du collège de Margencel, où ils étaient scolarisés.

Le principal du collège, Patrick Bermond, très affecté, s'est adressé aux familles éplorées: "il faut que je vous dise que je pense sans cesse à vous, à vos enfants. Je souffre de ne pouvoir changer le cours des choses".

M. Bermond a évoqué l'entraide "extraordinaire" depuis l'accident entre élèves, personnel, parents et inconnus envoyant des "témoignages de sympathie de tous les coins de la France".

Frères et soeurs, parents et amis des enfants décédés ont lu de courts messages.

"Léa, ma meilleure amie, elle avait plein de coeur, elle était superbe", a dit Caroline, la voix étouffée par les sanglots, venue avec les membres en tenue du poney-club que fréquentait Léa.

Xavier et Stéphanie ont évoqué Benoît qui rêvait de devenir un grand cuisinier: "tu es parti un matin du 2 juin sans qu'on ait pu te dire au revoir. Nous espérons que ta vie continuera sur une étoile".

Yannis, selon Ludovic, était "1,65 m de générosité et d'humour décapant".

Dans la salle de la cérémonie, dont le sol était recouvert d'une moquette bleue --couleur préférée d'une des victimes-- quelques dessins, des mots et des poèmes des collégiens à l'adresse de leurs camarades décédés et des familles tapissaient les murs.

On pouvait notamment lire: "Fanny, Léa, trop jeunes pour partir" ou bien "sept nouvelles étoiles sont montées vers le ciel".

Des centaines de gerbes de fleurs avaient été alignées le long du gymnase où ont afflué les collégiens, portant des tee-shirts où étaient inscrits les prénoms de leurs camarades disparus.

La cérémonie était retransmise par haut-parleurs à l'extérieur du gymnase, où plus de 3.000 personnes (deux fois la population de Margencel) s'étaient rassemblées sous un temps gris.

Parmi elles, Jeanne, 77 ans: "ma petite fille était dans le car (accidenté), elle s'en est tirée. On ne peut pas faire autrement que de participer à la douleur des familles".

Les commerçants de Margencel, d'Anthy et de Sciez, deux communes voisines, où demeuraient les sept collégiens décédés, ont baissé leurs rideaux dans l'après-midi en signe de deuil.

A l'issue de la cérémonie, qui a duré plus d'une heure, les cercueils ont été transportés dans des corbillards, précédés d'un membre de chaque famille, portant une photo des enfants décédés. Leurs obsèques devaient ensuite se dérouler dans l'intimité.


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